Nombre d’étudiants : 60 par année
Le projet visait à articuler savoirs fondamentaux et pratiques de l'aménagement par une « révolution copernicienne » au sein de la licence 3 Aménagement.
En licence 3 Aménagement, les étudiants suivent un cursus cohérent où alternent cours magistraux sur les fondamentaux de l'aménagement et ateliers de mise en situation animés par des professionnels extérieurs. Les enseignants ont pu constater un réel intérêt des étudiants pour les ateliers et l'approche professionnelle, ainsi qu'une réelle implication des enseignants titulaires dans les cours fondamentaux, mais les deux ne se croisaient que très peu. Or, l'aménagement est autant une discipline théorisée qu'une pratique évolutive, où le travail collectif, la réflexion et la mise en réseau des informations sont essentiels.
Le principal objectif du projet APATAM était d’organiser l’année d’étude de L3 autour de l’atelier de pratique professionnelle en aménagement. La logique du savoir descendant (CM -> atelier) devait être inversée : les étudiants devaient identifier leurs besoins en savoirs théoriques et en méthodologies pratiques en fonction de l’avancée de leurs ateliers. Les cours magistraux gardent une dimension importante de mise en cohérence de l’ensemble des sources et des savoirs disponibles, mais sont directement connectés aux études de cas. Le rythme d’apprentissage est modifié en alternant de manière plus systématique séances de travail collectif, enseignements théoriques et fondamentaux, discussion et participation.
L’intégration des enseignants praticiens dans l’équipe pédagogique s’en trouverait renforcée. Cela contribuerait à structurer des liens durables entre les milieux de l’aménagement et le département de Géographie.
Pour les étudiants, le projet visait à les familiariser avec la pratique de l’atelier en aménagement, utilisé quotidiennement en milieu professionnel. Cette pratique reconnue alterne moments de discussion collective et moments de travail individuel selon les compétences de chacun. Le projet permettrait de renforcer à la fois la capacité à travailler en équipe et à produire des livrables collectifs, et la capacité à travailler en autonomie et à développer ses compétences propres. L’apprentissage de cette méthode de travail serait utile pour la poursuite en master professionnel en aménagement-urbanisme et permettrait d’acculturer les étudiants aux modes de fonctionnement de leurs futurs milieux professionnels.
Le projet devait être réalisé en trois phases :
- Définition des ateliers de mise en situation professionnelle au sein de l'équipe pédagogique, avec une identification claire des compétences, des cas écoles, des pratiques incontournables que l'étudiant doit avoir acquis à la fin de l'année.
- Identification des cours existants pouvant devenir des supports à la production des ateliers. Les enseignements seraient alors orientés en fonction des besoins des ateliers, tout en conservant une dimension générale nécessaire à la constitution d’un savoir critique indispensable à l’exercice des métiers de l’aménagement. La répartition se fera sur une base 75% en savoirs fondamentaux, 25% en savoirs appliqués au 1° semestre, 50/50 au 2° semestre.
- Coordination et articulation des enseignements fondamentaux et des ateliers. La réussite du projet devait dépendre de la coordination de l’ensemble de l’équipe, de l’implication des étudiants dans la démarche et de la réactivité des enseignants aux besoins émergents.
Le projet n’est pas encore arrivé à son terme. La phase de concertation et de coordination a bien eu lieu, de même que la phase d’identification des besoins qui a donné lieu à un questionnaire dont les réponses ont été analysées. La phase finale – la phase de déploiement du projet - n’a pas eu lieu, en raison des blocages de l’université puis de la situation sanitaire durant l’année 2020/2021. L’objectif est de rendre APATAM opérationnel en 2022 ou 2023.
Des ateliers ont toutefois bien été mis en œuvre dans deux parcours de manière pérenne (diagnostic de territoires au 1er semestre, et projet de territoire en aménagement en 2e semestre), ceux-ci prenant la forme d’une séance de 4h par semaine permettant aux étudiants et aux praticiens de s’impliquer sur un temps relativement long et sur un mode de travail collectif.
Le projet a bénéficié du soutien d’ingénieurs pédagogiques de la Maison de la pédagogie (Sylvie Gastineau puis Yann Roullais - SUP) qui ont été moteurs en particulier sur les questions relatives à la mise en place d’une approche par compétences. Les blocages de l’université en 2018-2019 ont toutefois désorganisé les réunions, d’autant plus qu’à l’époque il y avait un manque d’habitude dans l’utilisation des moyens de visioconférence pour les personnes impliquées.
Des échanges pédagogiques entre enseignants ont eu lieu dans le cadre du projet, mais ceux-ci n’ont pas été systématisés ni organisés à intervalles réguliers. La volonté d’associer de nombreux enseignants au projet a ralenti l’avancée du projet. Une équipe plus resserrée de cinq ou six personnes motivées aurait certainement permis de progresser plus rapidement.
Le départ de l’ingénieur pédagogique qui intervenait sur le projet – et qui occupait un rôle central - a désorganisé les réunions et par conséquent l’avancée du projet. La mise en œuvre du distanciel a également beaucoup gêné l’avancée du projet, les enseignants impliqués dans le projet rencontrant une difficulté à mettre les étudiants au travail de manière autonome dans le contexte de travaux de groupes en ateliers.
La mise en place d’une plate-forme numérique dédiée au projet avait été envisagée au départ, et se serait révélée utile pour gérer le distanciel. Les enseignants impliqués dans le projet considèrent que les pages de la plate-forme pédagogique « Cursus » (Moodle) sont insuffisantes, car trop figées et sans liens entre elles.
Le projet, non mis pleinement en œuvre en 2021, n’a pas été évalué. Il y a toutefois eu des discussions informelles avec les étudiants, révélant que les étudiants apprécient beaucoup les ateliers, la pratique et la mise en application constituant une motivation pour eux.
- Leviers : quels ont été les leviers pour conduire le projet ?
- L’apport des ingénieurs pédagogiques.
- L’investissement de 2-3 enseignants suivants régulièrement l’avancée du projet.
- La motivation des étudiants.
- Les liens entre professionnels praticiens et équipe pédagogique : les premiers sont de plus en plus invités aux équipes pédagogiques et réunions, même s’il faut du temps pour gérer ces relations.
- Freins : y a-t-il eu des freins au bon déroulement du projet ?
- Le blocage de l’université en 2018/2019 puis la situation sanitaire et la mise en place du distanciel en 2020/2021.
- La difficulté à faire travailler certains étudiants en groupe et en autonomie lorsqu’ils sont en distanciel, associé à un manque de culture d’animation d’ateliers en distanciels pour les praticiens.
- Des problèmes d’emploi du temps.
- Une certaine rigidité dans la gestion des salles.
- Un fonctionnement par silo qui perdure : les enseignants acceptent le principe d’adapter leurs cours, mais la mise en œuvre prend du temps.