Nombre d’étudiants : P1 : 40 ; P2 : 40 ; P3 : 55
Période d’expérimentation : Depuis janvier 2019
Autres établissements impliqués dans le projet :
P1 : Université Rhode Island
P2 : Université Rhode Island et St-George’s School (lycée privée / Rhode Island)
Distutolangues est un projet qui propose une méthodologie et un outil permettant un tutorat entre pairs, c’est-à-dire que les étudiants de Rennes 2 donnent des cours à des étudiants américains. Pour les étudiants américains, il s’agit de permettre aux étudiants en langues de travailler et de progresser via un tutorat avec des locuteurs natifs de pays différents. Pour les étudiants du master, il s’agit d’avoir une expérience pratique de l’enseignement des langues à distance. Ce projet s’appuie sur des partenaires internationaux de l’université Rennes 2 et a été mené avec l’Université de Rhode Island ainsi que le lycée St-George’s School (État de Rhode Island).
DisTutoLang repose sur une collaboration entre différents acteurs (étudiants en M1, enseignants-chercheurs, stagiaire M2, ingénieurs pédagogiques) pour concevoir et animer un système de tutorat. Tous les outils méthodologiques (templates, ressources et tutoriels pour la réalisation de vidéos et l'utilisation d’outils numériques etc.) sont le fruit d’une co-construction entre enseignants et étudiants. A partir de cela, les étudiants en master 1 travaillent en binôme pour construire leurs séances de tutorat avec les ressources disponibles et ensuite dispenser le cours à leurs pairs étrangers. Ils acquièrent donc, dans ce contexte de tutorat, les compétences techno-pédagogiques nécessaires à la mise en œuvre de l’apprentissage à distance.
Un étudiant de master 2 (stagiaire et/ou contrat étudiant) a pour mission de faire l’interface entre les étudiants qui élaborent les séances de tutorat et l’enseignant porteur du projet. Il est le garant de la qualité des ressources produites par les étudiants de master 1 et accompagne ces derniers dans l’élaboration de leurs séances de tutorat.
Le dispositif s’adresse aux étudiants de master 1. Il a connu 4 itérations (à chaque semestre depuis janvier 2019) et est pérennisé au sein du Master Didactique Langues. Tous les étudiants de la promotion sont concernés et prennent en charge une séance de tutorat.
Espace Moodle
Page d’accès aux tutoriels de la classe virtuelle Via : https://mddlr2.hypotheses.org/innovation-pedagogique/classes-via/tutoriels-outils-via
Exemple de retour des étudiants sur une séance sur le modèle Pechakucha : https://youtu.be/0VC3KrLr18o
Le projet a impliqué des futurs enseignants de langues (5), des étudiants de master 1 ainsi que des ingénieurs pédagogiques. Le rôle des ingénieurs pédagogiques est central dans l’accompagnement techno-pédagogique : ils ont permis aux étudiants et enseignants l’appropriation de la classe virtuelle, ainsi que les méthodes pour concevoir un cours à distance (scénarisation, intégration d’animations etc.). La maîtrise de ces éléments a ensuite permis de passer facilement d’un outil à un autre notamment pour les classes virtuelles (de VIA à Zoom). Des rencontres régulières avec un ingénieur pédagogique s’inscrivent également dans une démarche d’amélioration du projet en continu.
Un étudiant stagiaire de master 2 était présent pour faire le lien entre les enseignants et les étudiants de M1. Il avait un rôle de pilote opérationnel du projet pour sécuriser les enseignants en garantissant la qualité du travail des étudiants et en offrant à ces derniers une assistance tant dans la maîtrise des outils que dans l’élaboration des contenus didactiques destinés à leurs séances de tutorat.
Le projet s’est également appuyé sur les partenariats noués au sein du service relations internationales de l’Université Rennes 2.
Avec l’accompagnement des ingénieurs pédagogiques (Claude Hamon et Frédéric Remonté, SUP) et l’intervention du Living Lab (Charleyne Caroff) la dynamique de projet a permis de mettre du lien chez les étudiants et de les souder notamment via une approche réflexive sur les pratiques de chacun, tant étudiants qu’enseignants.
Le projet a complètement bouleversé les pratiques pédagogiques des enseignants impliqués dans le projet notamment dans leur maîtrise des outils d’enseignement à distance. Cela leur a permis d'être formés à l'utilisation de la classe virtuelle VIA et de pouvoir l'exploiter ces nouvelles compétences lors du confinement. L’accompagnement techno-pédagogique a permis de repenser le projet dans le contexte de l’enseignement à distance.
Le numérique a un rôle central dans le projet. Le dispositif utilisé était VIA (compte tenu de l’arrêt de la technologie Flash) puis, dans un second temps pour des raisons techniques, Zoom, outil déjà utilisé par les partenaires. Les étudiants ayant accès à moins de fonctionnalités dans Zoom, cela a eu pour conséquence de les orienter vers des activités de débats plutôt que vers des exercices plus traditionnels en langues comme les quizz.
Tous les étudiants devaient prendre en charge, en binôme, une séance de cours. Ils ont donc, à partir des templates et tutoriels élaborés en amont produits leurs propres séances de cours. Dans une démarche de learning by doing ils ont pu s’approprier les outils et techniques de l’enseignement à distance. Cela leur a également permis de gagner en confiance et de monter en compétences en ce qui concerne leur capacité à enseigner.
Ce dispositif de tutorat a intégré le Master et est à présent reconduit tous les semestres.
- Leviers : quels ont été les leviers pour conduire le projet ? (accompagnement ?)
- L’apport des ingénieurs pédagogiques est capital pour mener à bien ce travail de co-construction de ressources et de tutorat sur l’entrelacement entre les aspects techniques et les aspects pédagogiques.
- La crise sanitaire a plutôt été une « aubaine » pour montrer la pertinence du dispositif et la nécessité de former étudiants et enseignants à la maîtriser des Learning management System. Cela a également permis de souder la promotion confrontée au confinement, aucun étudiant n’a été perdu en cours de route.
- Freins : y a-t-il eu des freins au bon déroulement du projet ?
- Il faut convaincre les collègues enseignants du bien-fondé de l’enseignement à distance. Le principal frein, c’est le temps que prend ce retour réflexif sur les pratiques enseignantes et la co-construction de nouvelles ressources.
- Le décalage horaire avec les tutorés (USA) a pu également apparaître comme un frein pour certains étudiants, notamment ceux qui doivent concilier une activité professionnelle avec leurs études.
- Quels ont été globalement l’impact et les retombées du projet ?
- Le projet s’est appuyé sur le service des Relations Internationales de l’Université Rennes 2, ce qui a permis de valoriser les partenariats noués à l’international.
- Le projet a eu un impact positif sur la réputation du Master. Il a été vu comme une expérience professionnalisante, la maîtrise de l’apprentissage en distanciel pouvant être valorisée sur le CV. Les étudiants ont pu facilement trouver des stages, même pendant la période de la crise sanitaire.
- Cela a également offert aux étudiants des débouchés pour enseigner dans les classes UPE2A (à destination des migrants) ainsi que dans le milieu associatif aux élèves allophones. Cela a donc contribué à diversifier les débouchés de la formation où les étudiants allaient souvent vers des structures du type de l’Alliance Française
- Communications
2020 The Effect of Reflexive Feedback on Teacher-Trainer Performance in a Distance-Learning Context Christine Evain, Christopher de Marco Ubiquitous Learning: An International Journal, 2020, 13 (4), pp.11-24.
2020 Retour d’expérience sur le dispositif Distutolangues (dispositif de tutorat en langues) : émergence d’une communauté de pratique, Christine Evain, Claude Hamonet, Elsa Chusseau, Frédéric Remonté , Journées AIPU, Nov 2020, Toulouse, France (p.25-27).
https://aipufrance20.sciencesconf.org/data/pages/book_aipufrance20_frV2.pdf
- Prolongements
Dans le cadre de l’appel à projet NCU, il va s’agir d’approfondir le projet en travaillant sur les feedbacks donnés par les étudiants. Une des pistes d’évolution du dispositif pour la prochaine édition est notamment de mettre en place un système d’auto-évaluation et de commentaires par les pairs des séquences de classes de tutorat filmées.
Un autre prolongement est prévu au sein du projet VEC (Virtual Environnement Challenge) afin d’offrir un dispositif similaire pour d’autres langues que le FLE.
Au sein du projet eMERGE qui regroupe plusieurs universités européennes, il est également envisagé un dispositif similaire au tour de la construction de Challenge et de coaching par les pairs en lieu et place du tutorat.