Nombre d’étudiants : 600
Période d’expérimentation : 2018-2020
Ce projet est issu d’une réflexion engagée à la suite du plan 2015-2018 du Ministère de l’Education nationale et du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour le développement de soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie. L’objectif était de participer à la mise en œuvre d’actions de formation envisagées dans le cadre de ce plan, en offrant aux étudiants en santé (600 étudiants au total) une préparation à la confrontation aux situations très complexes de fin de vie qu’ils rencontreront. Il s’agissait de leur donner, avant leur présence en stage, des clés de compréhension sur le fonctionnement interdisciplinaire d’une équipe de soins, sur les concepts qui sont mobilisés lors d’une discussion éthique et sur les enjeux de la relation soignant/soigné lorsque le patient se trouve dans une situation de vulnérabilité importante.
Concrètement, le projet ambitionnait de mobiliser les étudiants en médecine pour préparer des ressources vidéo sur l’interaction entre le soignant et la personne soignée en particulier lors de l’annonce d’une maladie grave, dans le but de leur faire prendre conscience de la posture qu’ils auront à adopter ultérieurement lors de ces rencontres. Autrement dit, le projet ambitionnait de favoriser l’acquisition de soft skills aux étudiants.
Pour cela, FIRASP devait s’articuler autour de deux grandes actions :
- Concevoir des capsules vidéos devant servir de support pour que les étudiants puissent préparer en amont leur stage.
- Créer un film de formation basé sur la simulation pour aborder le thème de la relation soignant/soigné lorsque le patient vit une situation difficile.
Ces actions devaient être co-construites avec les étudiants inscrits au module optionnel de soins palliatifs. En s’appuyant sur le vécu des étudiants, il s’agissait d’analyser leurs attentes et leurs besoins pour arriver à mieux prendre en compte leurs propres réactions et celles des patients.
Toutes les ressources envisagées ont été produites : cinq capsules vidéos ont été réalisées sur la définition des soins palliatifs, les questions relatives à l’éthique médicale, ou encore la gestion des émotions. En outre, un film d’une durée d’1h10 a été réalisé sur l’annonce du décès d’un patient à ses proches, qui s’est révélé d’autant plus utile dans le contexte sanitaire lié à la COVID. Ce film s’est révélé plus complexe à produire que prévu en raison d’un scénario qui n’avait pas été construit suffisamment solidement, et de contraintes de temps insuffisamment anticipées. Le résultat fut toutefois jugé satisfaisant par l’enseignant porteur du projet et le film a été souvent diffusé depuis sa réalisation.
En classe, par groupe de 20-30, les étudiants devaient assimiler et faire la synthèse des messages transmis dans le cadre des capsules vidéos (5 capsules de 2-3 minutes chacune) qu’ils avaient visionnés.
Le projet a bénéficié du soutien d’une ingénieure pédagogique, Jeanne-Maud Jarthon, de la Maison de la pédagogie (SUPTICE) et de l’équipe de production du SUPTICE, qui ont été présents dans la conception et l’écriture du projet, et ensuite dans sa réalisation.
L’implication des étudiants a également été très importante en particulier pour la création des modules de formation sur la relation soignant/soigné. Il s’agissait de travailler avec eux sur les messages clés à porter et en s’appuyant sur les enregistrements vidéos de leurs mises en situation, en partant de leurs attentes et de leurs besoins. Les étudiants ont bien joué le jeu de cette co-construction : même s’ils étaient au départ en difficulté face à la caméra, ils l’oubliaient après 10 minutes, l’enseignant n’ayant plus qu’à reformuler ce qu’ils venaient de dire.
Le projet a, enfin, bénéficié du soutien du doyen de l’UFR de médecine.
S’appuyer sur les enregistrements de prises de parole d’étudiants, plutôt que sur des enregistrements avec des comédiens, a permis de projeter les étudiants dans la réalité qu’ils rencontreront. Les étudiants comprennent généralement mieux ce que disent leurs pairs que l’enseignant. Les capsules vidéos réalisées sont venues conforter le cours en présentiel.
Le film sur l’annonce d’un décès a été très utilisé dans le contexte sanitaire de 2020/2021.
- Leviers : quels ont été les leviers pour conduire le projet ?
- Le premier levier fut le soutien de la Maison de la pédagogie, notamment sur le plan technique
- Le soutien de l’UFR
- L’engagement des étudiants
- Freins : y a-t-il eu des freins au bon déroulement du projet ?
- La difficulté à anticiper certaines difficultés,
- Le surcroît de travail pouvant générer un découragement,
- Le temps nécessaire : il a fallu 1 an de travail entre l’idée initiale et sa réalisation, alors que le temps de préparation d’un cours classique est beaucoup plus court.